lundi 5 octobre 2009

Femme Sauvage



Toujours... En jeu d'encre, jeu d'eau...
Au fil des gouttes d'eau...
Et grâce à Paisible par qui j'ai découvert ce texte...

« Chaque femme porte en elle une force naturelle riche de dons créateurs, de bons instincts et d’un savoir immémorial. Chaque femme a en elle la Femme Sauvage. Mais la Femme Sauvage, comme la nature sauvage, est victime de la civilisation. La société, la culture la traquent, la capturent, la musellent, afin qu’elle entre dans le moule réducteur des rôles qui lui sont assignés et ne puisse entendre la voix généreuse issue de son âme profonde. " Clarissa Pinkola Estès


"La femme sauvage archétypale est la patronne de celles qui peignent, écrivent, sculptent, dansent, pensent, prient, cherchent, trouvent – car elles sont dans le domaine de l’invention et c’est là sa principale occupation. Elle est dans les tripes, non dans la tête, comme toujours quand il s’agit d’art. Elle peut se lancer sur des traces, courir, convoquer, repousser, sentir, camoufler, aimer profondément. Elle est intuitive, typique, normative. Elle est absolument essentielle à la santé de l’âme et de l’esprit des femmes.…

Elle est la force de Vie/Mort/Vie. Elle est l’incubatrice. Elle est l’intuition, celle qui voit loin, celle qui entend tout, elle est le cœur loyal. Elle encourage les humains à continuer à parler les multiples langages des rêves, de la passion, de la poésie. Elle chuchote dans les rêves nocturnes, elle laisse derrière elle ses empreintes sur le terrain de l’âme des femmes, qui, alors, éprouvent l’infini désir de la trouver, de la libérer, de l’aimer.

Elle est les idées, les émotions, les pulsions, la mémoire. Perdue et presque oubliée depuis longtemps, bien longtemps, elle est la source, la lumière, la nuit, l’obscurité, l’aube. Elle est la bonne odeur de la boue, la patte du renard. Les oiseaux qui nous disent des secrets lui appartiennent. Elle est la voix qui dit « par ici, par ici ».

Elle est celle qui fulmine après l’injustice, qui tourne comme une immense roue, crée les cycles. C’est pour aller à sa recherche que nous quittons la maison. C’est pour la retrouver que nous rentrons chez nous. Elle est la boueuse racine de toutes les femmes. Elle est ce qui nous aide à continuer quand nous baissons les bras, ce qui incube et fait éclore les idées à naître. Elle est l’esprit qui nous pense. Nous sommes les pensées qu’elle émet.

Où la trouve-t-on ? Où peut-on sentir sa présence ? Elle parcourt les déserts, les bois, les océans, les villes, les barrios, les châteaux. Elle vit chez la reine ou la campesina, dans l’usine, dans la prison, dans les solitudes, les ghettos, les universités. Elle laisse ses empreintes en toute femme chez qui elle trouve un sol fertile. A nous de glisser nos pas dans les siens.

Où vit-elle ? Au fond du puits, dans les larmes, dans l’océan, dans le cambium de l’arbre, dans l’éther d’avant tous les temps. Elle appartient au futur et au commencement. On l’appelle et elle arrive du passé. Elle est là aujourd’hui, s’assoit à notre table, fait la queue avec nous, précède notre voiture sur la route. Elle est dans le futur et vient nous rejoindre à reculons.

Elle est dans la pousse verte qui perce sous la neige, dans les tiges bruissantes du maïs qui meurent à l’automne, elle vit là où les morts viennent pour qu’on les embrasse et où les vivants prient. Elle vit à l’endroit où se crée le langage. On la trouve en poésie, dans les percussions, le chant, les notes, dans une cantate ou dans le blues. Elle est ce moment qui précède l’inspiration. Elle vit loin, très loin en un lieu qui affleure à notre monde.
(Extrait de Femmes qui courent avec les Loups - Clarissa Pinkola Estès)

Format 40x50 cm


2 commentaires:

  1. Qu'est-ce qu'elle travaille bien la goutte d'eau !
    Bisous à toi. Martichat

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  2. Bonjour,Catherine.
    J'ai tout lu et tout regardé.
    C'est toi ,la femme sauvage.
    Je t'ai tout de suite reconnue...
    Merci pour tout.
    J4ai perdu lelivre...Peux-tu me le renvoyer?
    Ce serait si gentil.
    Bonne journée.
    Je t'embrasse.

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Un petit coup de crayon... au passage ! Merci pour vos couleurs déposées ici...