mardi 14 août 2007

DE DECOUVERTES EN DECOUVERTES

Quelquefois comme ça, au détour d'une page,
on fait des découvertes de textes qui nous émeuvent plus que d'autres...
à savoir pourquoi ? Comment c'est une autre histoire...
Voici donc un texte d'anonyme découvert au hasard d'une lecture...
"Ne reste pas debout sur ma tombe à gémir,
Je n'y repose pas, je ne sais point dormir.
Je suis les millevents qui soufflent en rafales
Et l'éclat scintillant de la neige hivernale.
Je suis l'astre du jour qui joue sur le grain mûr.
Et les ondées d'automne qui tombent de l'Azur
Pendant que tu t'éveilles au calme du matin,
Je suis le doux envol de ces oiseaux sereins
Qui montent en spirale et tournent à tire d'aile.
Je suis la douce étoile
Je suis la douce étoile en la nuit scintillante
qui brille sagement d'un éclat sans pareil.
Et qui voit tout chose en sa constante veille.
Ne reste pas figé sur ma tombe à pleurer
je n'y repose pas je ne sais point dormir."
Anonyme
Dommage que ce texte ne soit pas nominatif,
il aurait été intéressant de connaître le nom de l'auteur
pour peut être découvrir d'autres oeuvres.
Ceci étant, il me semble y déceler une petite point d'inspiration à la Victor Hugo
qui me fait penser à une de ces oeuvres , que j'affectionne particulièrement,
Je vous laisse découvrir

Victor Hugo« Stella »
(écrit en juillet 1853)

Je m'étais endormi la nuit près de la grève.
Un vent frais m'éveilla, je sortis de mon rêve,
J'ouvris les yeux, je vis l'étoile du matin.
Elle resplendissait au fond du ciel lointain
Dans une blancheur molle, infinie et charmante.
Aquilon s'enfuyait emportant la tourmente.
L'astre éclatant changeait la nuée en duvet.
C'était une clarté qui pensait, qui vivait ;
Elle apaisait l'écueil où la vague déferle ;
On croyait voir une âme à travers une perle.
Il faisait nuit encor, l'ombre régnait en vain,
Le ciel s'illuminait d'un sourire divin.
La lueur argentait le haut du mât qui penche ;
Le navire était noir, mais la voile était blanche ;
Des goélands debout sur un escarpement,
Attentifs, contemplaient l'étoile gravement
Comme un oiseau céleste et fait d'une étincelle;
L'océan, qui ressemble au peuple, allait vers elle,
Et, rugissant tout bas, la regardait briller,
Et semblait avoir peur de la faire envoler.
Un ineffable amour emplissait l'étendue.
L'herbe verte à ses pieds frissonnait éperdue,
Les oiseaux se parlaient dans les nids ; une fleur
Qui s'éveillait me dit : C'est l'étoile ma sœur.
Et pendant qu'à longs plis l'ombre levait son voile,
J'entendis une voix qui venait de l'étoile
Et qui disait : - Je suis l'astre qui vient d'abord.
Je suis celle qu'on croit dans la tombe et qui sort.
J'ai lui sur le Sina, j'ai lui sur le Taygète ;
Je suis le caillou d'or et de feu que Dieu jette,
Comme avec une fronde, au front noir de la nuit.
Je suis ce qui renaît quand un monde est détruit.
O nations ! je suis la Poésie ardente.
J'ai brillé sur Moïse et j'ai brillé sur Dante.
Le lion Océan est amoureux de moi.
J'arrive. Levez-vous, vertu, courage, foi !
Penseurs, esprits ! montez sur la tour, sentinelles !
Paupières, ouvrez-vous ! allumez-vous, prunelles !
Terre, émeus le sillon ; vie, éveille le bruit ;
Debout, vous qui dormez ; car celui qui me suit,
Car celui qui m'envoie en avant la première,
C'est l'ange Liberté, c'est le géant Lumière !

Les châtiments, Livre VI « La stabilité est assurée », XV, 1853.

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Un petit coup de crayon... au passage ! Merci pour vos couleurs déposées ici...